Je ne sais pas écrire. Je ne parviendrai jamais à dépasser le stade actuel du billet de quelques dizaines de lignes. Jamais.
Pourquoi est-ce que je te dis ça, là, comme ça ? Parce que je suis en train de relire L'année de la pensée magique de Joan Didion. Elle y décrit les mois qui ont suivi la disparition de son mari. Un deuil, on a tous connu ça. Nos tripes ont autant trinqué que les siennes, nos tourments ont pris les mêmes oripeaux. Et pourtant...Pourtant rien de tel ne sort de tout un chacun.
"Mais aussi, pourquoi te confronter d'emblée à une vraie, grande écrivaine!" Suis d'accord avec toi. Le meilleur moyen de ne pas gravir la montagne, c'est de vouloir d'emblée atteindre les 4810 mètres. Sans étape. Sans carte. Sans guide. Telle une superwoman thermo-doublée.
Quoi ?!? On appelle ça un téléphérique ? Ah bon, OK, au temps pour moi.
Zut ! c'est raté pour le syndrome de la grande génie littéraire ambitieuse et incomprise.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
J'obtiens le même effet de découragement et de honte mêlés en approchant des auteurs moins.... aïe, comment dire ça sans froisser personne. Différents. Comme Bénabar (note au passage que, en revanche, je maîtrise à mort le grand écart!). Il y a quelques jours, j'ai remis un de ses albums en "vaisselle music". ça faisait un sacré bail que je ne lui avais pas fait les honneurs de mes oreilles. Pendant 3 albums, j'ai adoré. Puis, je sais pas, un clash s'est produit. Je l'ai trouvé trop. Trop lui-même, trop sombre, trop présent... Bref.
S'enchaînent donc "Bon anniversaire" (mince, j'étais loin des 30 ans quand elle est sortie cette chanson, elle me faisait bien rire à l'époque...j'ai dû perdre le sens de l'humour en gagnant des rides), "Y'a une fille qui habite chez moi" (pas bougé, toujours chouette), et coetera, et coetera.
Puis la voilà. La moins connue. L'oubliée. La même pas chantée en concert."Dramelet".
Au début, je n'ai rien vu venir. Je commence à chantonner.
Un truc cloche pourtant. Ma gorge commence à se serrer, ma voix à trembloter. Mon estomac se noue.
Je ne chante plus.
...
Je pleure.
J'aimerais m'effondrer même. Mais je ne peux pas. Je te rappelle que je suis dans la vaisselle jusqu'aux coudes et que j'éprouve un attachement (réel mais idiot je te l'accorde, sont bêtement rondes, plates et blanches) envers mes belles assiettes Ik** dépareillées.
Donc, en plus du grand écart, je peux accrocher un 2nd accessit à mon revers, celui de l'art de pleurer discrètement - mais à chaudes larmes - sans rien casser, ni alerter LeRat™ qui joue à l'homme adulte dans mon dos (qui matte la télé bien calé dans le canapé, en gros ^^).
Parce que, à ce moment-là, je n'ai pas envie d'être consolée. Je veux m'apitoyer, regretter, invoquer... Tourner et retourner dans ma tête cette petite phrase de rien "tant pis pour l'enfant dont on ne sera pas les parents, orphelin prénatal c'est un vrai scandale". [ndlr : à une époque pas si lointaine, il y avait un père putatif à mes côtés].
Coup de grâce : je suis le genre de fille qui aime "traîner" sa moitié chez Ik**. Qui adore même aller aux nocturnes et manger des boulettes aux airelles et de la tarte aux Daims.
Non, mais tu te rends compte dans quel état il m'a mise le bonhomme !!
Mes pauvres mots ne sont certainement pas près de te faire la même chose.
Et là, finalement, tu dois être bien soulagé que je ne maitrise pas encore correctement l'art d'agencer les mots et les idées ! :)
Pour éponger mes peines, j'ai fait un cake avec ce que j'avais sous la main. Il est tout végétal, très citronné. Et ultra-rapide. L'idéal pour endiguer les déferlantes bluesy.
Pour éponger mes peines, j'ai fait un cake avec ce que j'avais sous la main. Il est tout végétal, très citronné. Et ultra-rapide. L'idéal pour endiguer les déferlantes bluesy.
Cake tout citron
2 yaourts au soja (200 g)
200 g de farine T65
200 g de compote de pommes
150 g de sucre roux
le zeste d'un citron bio
1/2 sachet de poudre à lever
1/2 sachet de poudre à lever
Sirop au citron
le jus de 2 citrons
le même volume (environ 100 ml) d'eau
4 cs de sucre
Préchauffer le four à 180°C.
Mélanger tous les ingrédients. Répartir dans un moule à cake et cuire 30 minutes.
Parce que c'est vraiment trop rapide et facile, j'ai ajouté un petit sirop.
Dans une casserole, porter à ébullition le jus des citrons, l'eau et le sucre. Laisser réduire à feu moyen un bon quart d'heure.
Avec un pinceau, badigeonner en plusieurs fois le cake.