Tu sais, je crois bien que je souffre de ferrovipathisme. Euh non, ce n'est pas exactement le mot que je cherche. ça, c'était avant. Quand j'avalais presque 1000 km de voies par semaine. C'est une manie/maladie étrange dont les porteurs, plus ou moins sains, se reconnaissent à la petite carte blanche et rouge soigneusement rangée dans son bel étui et qu'ils gardent toujours à portée de main. Dans le train ou ailleurs même. Éternellement prêts à attester de leur qualité supérieure d'habitué, de pilier de wagonbar, de bénéficiaire d'avantages hors du commun (....zut...je trouve pas....attends, je cherche.... ah oui, l'accès au salon d'attente réservé en gare. Qui est toujours caché, introuvable ou blindé, et donc inutilisé). En un mot, de TGV (Très Grand Voyageur).
Non, aujourd'hui, je suis sortie de cet enfer de l'addiction au Smiles. Désormais, ce serait plutôt la ferroviphilie qui me tourmente. J'aime passer du temps dans le train. Lire. Écouter de la musique. Sans aucune interruption (les enfants criards, j'en fais mon affaire). Somnoler. Faire le tri dans mes 253 SMS !
Tiens, en voilà une idée qu'elle est bonne. C'est vrai. Ces petits bouts de messages encombrent la minuscule mémoire de mon téléphone pour rien. Les "OK", "J'arrive", "A tout' " ne passeront certainement pas dans la postérité de la grande correspondance tombouctienne. Allez, c'est parti pour le grand ménage.
Les 'lire message/supprimer" s'enchaînent à un bon rythme.
...
"Je te demande juste de ne surtout pas tomber amoureuse de moi".
...
Gloupsssssss...
Flûte.
Quelle idée saugrenue! Pourquoi faire le ménage de mon téléphone ? Le bordel c'est essentiel, l'accumulation, c'est la vie !!
...
Mon doigt hésite sur la touche, je ne valide pas tout de suite la disparition de ce bout agonisant de belle-histoire-qui-a-viré-très-moche-et-me-laissera-toujours-un-trou-dans-l'estomac.
Je tergiverse.
Pas pour ce que tu crois.
Le trou dans l'estomac finalement maintenant, je m'en suis fait un fauteuil (si tu ne cliques pas, toute la pertinence et la beauté de mon image t'échappera, alors fait travailler ta souris et ton index steuplé...). Confortable et renforçant.
Non, je m'arrête un instant devant ces quelques mots moribonds pour autre chose.
Je les avais oubliés. Oui, tu lis bien.
Ou-bli-és !
Pourtant, une chose pareille, ça laisse une empreinte indélébile, non ?
Non !
Non !
Quelle bonne nouvelle, quel soulagement ! On peut se relever de tout, même de ces choses atroces. Tu avais un genoux à terre, un poignard dans le ventre, le souffle court, la certitude que jamais, je dis bien JAMAIS, tu ne pourrais reprendre une vie normale (ben oui, j'étais, bien évidemment, folle amoureuse de ce fabuleux poète). Et puis...
Tu souris, tu ris même, tu aimes, tu cuisines, tu partages... tu oublies.
Et maintenant, les seules empreintes qui me collent à la peau, ce sont celles de mon tout-beau-tout-neuf cookie stamp (merci L'Anonyme !). Il patientait dans mon tiroir de cuisine depuis presque un mois. J'ai enfin trouvé le temps de faire des sablés pour l'éprouver.
Sablés épicés
Pour une quinzaine de biscuits
125 g de farine de riz complet
75 g de farine de Kamut
20 g de sucre muscovado + 40 g de sucre roux
40 g de purée d'amandes
3 cs d'huile d'olive
1 cc de poudre à lever
1 cc de mélange d'épices pour pain d'épices (ou de 4 épices)
Préchauffer le four à 200°C.
Dans un saladier, mélanger les farines et la poudre à lever, 1 pincée de sel, les épices et les sucres. Ajouter la purée d'amandes et l'huile.
Pétrir à la main en ajoutant progressivement un peu d'eau (environ 10 cl) pour former une boule.
A l'aide d'un rouleau, étaler la pâte sur un plan de travail fariné. Découper les biscuits à l'aide d'un emporte-pièce (et les tamponner le cas échéant).
Déposer sur une plaque de cuisson huilée ou couverte de papier sulfurisé et cuire une dizaine de minutes. Les biscuits doivent être encore un peu moelleux en sortant du four.
Laisser refroidir avant de déguster.
P'tite recette du dimanche matin, vite faite, bien faite, avec ce qui trainait dans mes placards. Qui permet d'agrémenter plutôt légèrement le pique nique dominical (pas de beurre, pas d’œufs, de quoi avoir bonne conscience... et les dévorer tranquillement au fil de la journée).