Une petite salle aux faux airs de couloir "vielle administration".
Quelques éléments mobiliers au design célèbre sous le nom de "style no style".
Une lumière au nombre d'ampoules rigoureusement contrôlé de manière à créer une ambiance glorifiant les économies d'énergie.
D’improbables imprimés fleuris-défraîchis de rigueur venant parfaire à la perfection cette ambiance toute Deschien'esque.
Enfin, à la stricte condition que ladite troupe ait subitement décidé d'émigrer en Inde !
Enfin, à la stricte condition que ladite troupe ait subitement décidé d'émigrer en Inde !
Car, ne nous y trompons pas (et je t'invite, chère lectrice, à ne point te laisser berner). Ce délicat et fortifiant fumet qui gagne lentement mes narines ne trouve point son origine dans "notre terroir".
Étrangement, cette exotique odeur sait délicatement me rassurer. J'ose m'asseoir, tendre la main afin d'y accueillir le menu, le lire. Puis choisir. Au hasard, il va sans dire. En croisant les doigts pour que mon pifomètre soit dans un bon jour.
Une fois la commande passée, l'attente me laisse le temps d'ajouter 2-3 incantations pleines d'espoir ("pourvu que mon estomac résiste !") à mon souhait initial.
Quand le plat arrive.
Voilà.
Il est là.
Je le regarde avec la plus grande des curiosités. Il se laisse faire avec le plus détaché des dédains. L'hésitation n'est plus de mise, je dois me lancer.
Un peu de riz, un peu de cet étrange mélange coloré.
Enfourner - Mastiquer - Déglutir.
Le programme est clair.
Mais s'évapore à peine ma fourchette s'est-elle hissée jusqu'à ma bouche. D'un coup d'un seul, comme si la fée Clochette avait déversé toute sa réserve de poudre magique sur mon nez, je suis irrémédiablement téléportée ailleurs.
Mes papilles s'affolent et enclenchent l'alarme niveau 1, submergées qu'elles sont par tant de saveurs riches et fines à la fois.
Je n'y comprends rien. A y regarder de plus près, il ne s'agit là que de légumes mijotés. Avec un peu de riz, histoire de bien caler tout estomac affamé.
J'étais bête avant, non ? Je ne connaissais rien à la cuisine indienne. Je ne savais pas que le Korma (et son petit cousin le Biryani) allait devenir mon plat favori.
Pour être totalement précise (et la précision, je peux te dire que c'est important pour une fille à forte tendance poisson-rouge-qui-aime-bien-le-bazar comme moi), c'est le korma d'aubergines qui occupe la 1ère place dans mon cœur.
Mais, ce n'est pas la saison (et la saisonnalité, c'est le 2nd pilier incontournable de ma si riche personnalité). Donc, tu as droit à un korma de carottes. En attendant... :)
Pour 4 personnes
600 g de légumes de saison (carottes, choux fleurs, pommes de terre, navets, etc.)
50 g de noix de cajou
20 cl de lait de soja
1 gros oignon
2 gousses d’ail
2 capsules de cardamome dont on aura extrait et pilé les graines
2 feuilles de laurier
1 cs de curry
½ cc de curcuma
½ cc de cumin en poudre
½ cc de gingembre
Du poivre et du sel
De l’huile neutre
Peler et émincer l’oignon.
Faire chauffer un peu d’huile dans une poêle et y faire revenir l’oignon, l’ail et le gingembre. Quand le mélange commence à colorer, ajouter les ¾ des noix de cajou et laisser dorer une minute.
Retirer du feu, ajouter 5 cl de lait et réduire en pâte à l’aide d’un mixeur.
Pour la suite de la recette, je t'invite à aller dans ma désormais officielle deuxième maison, Newmanity.
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