Aujourd'hui, je voulais te parler de musique. Ou plutôt, non. C'est presque l'inverse. C'est la musique qui m'a demandé de te parler d'elle.
Je sais, dit comme ça, cette phrase peut te conduire à émettre de forts doutes quant à la clarté de mon esprit. Mais je t'assure, elle s'est montrée particulièrement insistante et persuasive.
Tout a commencé par la lecture de Corps et âme de Frank Conroy. On y suit Claude, petit enfant esseulé et sans amour qui découvre fortuitement son don pour le piano. Sa vie entière va en être bouleversée. Parti d'un appartement en sous-sol sombre et crasseux, il va bien sûr devenir riche, célèbre et maître dans son art. Ce n'est pas exagérer le trait que de résumer ainsi les 25 et quelques années de vie qui nous sont narrées.
Il y a un peu trop de bons sentiments à mon goût : cette prédisposition va facilement lui ouvrir bon nombre de portes, du voisin mélomane qui lui donnera des cours gratuitement à celle d'une riche héritière, en passant par les plus grands maestros de l'époque. Même si le travail est loin d'être absent de cette vie, le tout est un peu trop "fabuleux".
J'aurais donc pu arrêter ma lecture très vite.
Ce fût infaisable. La musique m'a retenue. Happée. Subjuguée. Je n'avais jamais lu d'aussi belles choses sur la musique classique. Sur le jazz aussi. L'amour de l'auteur pour la musique et les musiciens est évidente et donne un souffle incroyable à ce récit qui évite ainsi l'écueil de n'être qu'une longue histoire de vie de plus.
Je sais, dit comme ça, cette phrase peut te conduire à émettre de forts doutes quant à la clarté de mon esprit. Mais je t'assure, elle s'est montrée particulièrement insistante et persuasive.
Tout a commencé par la lecture de Corps et âme de Frank Conroy. On y suit Claude, petit enfant esseulé et sans amour qui découvre fortuitement son don pour le piano. Sa vie entière va en être bouleversée. Parti d'un appartement en sous-sol sombre et crasseux, il va bien sûr devenir riche, célèbre et maître dans son art. Ce n'est pas exagérer le trait que de résumer ainsi les 25 et quelques années de vie qui nous sont narrées.
Il y a un peu trop de bons sentiments à mon goût : cette prédisposition va facilement lui ouvrir bon nombre de portes, du voisin mélomane qui lui donnera des cours gratuitement à celle d'une riche héritière, en passant par les plus grands maestros de l'époque. Même si le travail est loin d'être absent de cette vie, le tout est un peu trop "fabuleux".
J'aurais donc pu arrêter ma lecture très vite.
Ce fût infaisable. La musique m'a retenue. Happée. Subjuguée. Je n'avais jamais lu d'aussi belles choses sur la musique classique. Sur le jazz aussi. L'amour de l'auteur pour la musique et les musiciens est évidente et donne un souffle incroyable à ce récit qui évite ainsi l'écueil de n'être qu'une longue histoire de vie de plus.
(Gros coup de coeur pour Purcell - Heureuse découverte de Copland)
A noter que j'ai également enfin compris ce qu'était la musique sérielle (certes, on peut très bien vivre sans mais moi, je me suis tellement cassé les dents dessus au Conservatoire que cela fût un réel soulagement).
A lire donc. Surtout si l'on dispose du gêne "music lover".
Mes deux autres rencontres furent plus émotionnelles encore.
C'est ainsi que le concerto pour clarinette de Mozart me sauta un matin en plein visage au détour d'un couloir de métro. Une joie intense m'a alors envahie. Le plaisir simple d'avoir droit à un pur moment de paix alors que tout semblait mal parti (matin, métro, monde, fatigue...).
Parce que je n'avais sans doute pas encore complètement compris, Mme musique dégaina son arme ultime : les valses de Chopin.
C'est ainsi que le concerto pour clarinette de Mozart me sauta un matin en plein visage au détour d'un couloir de métro. Une joie intense m'a alors envahie. Le plaisir simple d'avoir droit à un pur moment de paix alors que tout semblait mal parti (matin, métro, monde, fatigue...).
Encore le matin.
Encore "en traitre".
Dans la salle d'attente de Dr Who. Où je me suis bêtement retrouvée les yeux inondés de larmes (normalement, c'est plutôt pendant qu'on pleure, pas avant).
J'avais enfin compris. Cela faisait longtemps que je
A peine rentrée chez moi, je lançais donc mes disques à la chaîne.
Ce fût comme passer un baume apaisant sur des piqûres de moustiques : tu peux vivre comme ça, la gêne n'est pas immense, le soulagement n'en est que plus apprécié !
Du coup, il y a tout plein de musiques par ici.
D'abord, un extrait des morceaux cités dans Corps et âme. Ils donnent une bonne image de l'atmosphère de ce roman. Puis les deux morceaux qui me bouleversent (en bien ou en mal, peu importe, ils me montrent que je suis vivante, c'est ça l'essentiel) à chaque écoute.
La recette du jour vient, quant à elle, d'une impulsion soudaine. En train de trier mes premiers radis de l'année, je n'ai pas eu le cœur de jeter les belles fanes vertes qui s'accumulaient devant moi.
La recette du jour vient, quant à elle, d'une impulsion soudaine. En train de trier mes premiers radis de l'année, je n'ai pas eu le cœur de jeter les belles fanes vertes qui s'accumulaient devant moi.
Google étant mon ami, il m'a donné de belles solutions sous la forme d'un pesto de fanes de radis, qui est venu très agréablement rehausser des pommes de terre rôties (page 134 du numéro de printemps de Sweet Paul Magazine).
Pesto de radis et pommes de terre rôties
Pour un petit pot de pesto
Les fanes d'un bouquet de radis
5 cs d'huile d'olive
1 gousse d'ail
40 g de parmesan
Laver soigneusement les fanes. Les déposer sur du papier absorbant et laisser sécher à l'air libre. Terminer en tapotant avec une autre feuille de papier absorbant.
Les équeuter et les déposer dans le bol d'un mixeur avec la gousse d'ail émincée. Lancer le robot et ajouter peu à peu l'huile d'olive. Terminer avec le parmesan et mixer jusqu'à obtention d'une consistance bien crémeuse. Goûter et ajouter éventuellement une pincée de sel.
Pour les pommes de terres, c'est on ne peut plus simple.
Préférer une petite variété, type rates. Bien les laver, sans hésiter à les brosser afin d'enlever toute trace de terre. Les déposer dans un plat à gratin et arroser d'un filet d'huile d'olive. Assaisonner avec un peu de fleur de sel avant d'enfourner à four chaud (environ 220°C). Les pommes de terre sont cuites quand la pointe d'un couteau s'enfonce sans difficultés dans la chair. Ne pas hésiter à les passer quelques instants sous le grill en fin de cuisson.
A la sortie du four, napper immédiatement de pesto de radis et déguster.
pesto, radis, pommes de terre
pesto, radis, pommes de terre