Petit matin de semaine.
J’ouvre un œil.
Puis un second.
Je tente une sortie de la main gauche, la première aventurière à oser braver le froid ambiant et s’affranchir de la douce protection de la couette.
J’ouvre un œil.
Puis un second.
Je tente une sortie de la main gauche, la première aventurière à oser braver le froid ambiant et s’affranchir de la douce protection de la couette.
Vérification et validation. La température de la pièce est viable et me laissera le temps de rejoindre la douche sans développer de disgracieuses et douloureuses engelures.
Je me préparer mentalement à piquer un sprint.
3-2-1-0… ignition.
(aucune réaction)
J’ai dit ignition !!
Mise à feu.
Positionnement à la verticale et mise du pied droit sur le sol.
Malgré la répétition de l’ordre, rien ne vient.
Mon corps refuse.
Il ose même exprimer une vive réprobation qui prend la forme d’une douleur généralisée allant du petit orteil gauche au cheveu blanc fièrement planqué à la lisière de mon front.
Rhââââïïïï…
Seul ce son affreux et informe parvient à franchir mes lèvres.
Il va encore falloir ruser pour parvenir à berner la mamie quasi-centenaire qui a pris possession de mon corps depuis quelques jours. Lui laisser croire qu’un bon épisode de Derrick l’attend ou que le dernier Notre Temps vient d’être livré. D’expérience, je sais que seules ces soporifiques perspectives peuvent la décider à accepter la position verticale.
Doucement, l’idée leurre fait son chemin dans les circonvolutions de mon corps possédé. Et la mamie toute rabougrie y croie et la suit.
Je me lève.
Et me précipite sous une douche brûlante afin de dérouiller mon pauvre habitacle.
La tendinite du bras droit n’était qu’une éclaireuse. Je comprends enfin son rôle : vérifier que j’allais pouvoir constituer un abri confortable et réceptif à une grève généralisée de mes muscles et autres éléments indispensables à ma motricité.
Afin que je ne sombre pas totalement dans la dépression, elle m’a laissé ma main gauche. Le minimum vital pour faire des biscuits. L’esprit frappeur à la mise en plis violette est malin, il sait qu’il n’a pas intérêt à me voir dépérir, sans quoi il serait contraint de chercher un nouveau refuge.
Biscuits piquants au gingembre et piment d'Espelette
(ou left hand cookies)
(ou left hand cookies)
Pour une douzaine de biscuits
130 g de farine complète
80 g de margarine végétale
75 g de sucre complet
50 g de gingembre confit
1 cs de lait de soja
1/2 sachet de levure
1/4 de cc de piment d'Espelette
1 pincée de sel
Couper le gingembre en petits cubes. Déposer la margarine et le sucre dans le bol d'un robot mixeur et mixer jusqu'à obtention d'une consistance crémeuse. Ajouter le lait puis transvaser la préparation dans un saladier.
Ajouter peu à peu la farine, la levure, le sel, le piment puis les morceaux de gingembre.
Former une boule. La filmer et la laisser au réfrigérateur une bonne heure.
Passé ce temps, préchauffer le four à 160°C.
Sortir la pâte du réfrigérateur et prélever de petites boules que l'on écrasera à l'aide la paume de la main ou d'un tampon à biscuits. Les déposer sur une plaque de cuisson anti-adhésive et cuire 10-12 minutes.
Les biscuits doivent être encore un peu mous à la sortie du four.
Les laisser refroidir avant de les déguster.
Je me suis ici très largement inspirée de la recette de Cookies gingembre confit et poivre long d'Annellenor. J'ai simplement utilisé ma baguette magique végétale et remplacé le poivre long par le piment d'Espelette.
cookies, gingembre confit, piment d'Espelette, vegan
cookies, gingembre confit, piment d'Espelette, vegan