Aux joies du bentô tu succomberas

08:09


La rando, c'est avant tout une histoire de mouche. Parce que, quoi que tu fasses, où que tu ailles (à part peut-être en Terre Adélie), tout bon marcheur est inévitablement accompagné de son aréopage de mouches. Et autres insectes en tout genre que j'ai beaucoup plus de mal à identifier et que donc je rassemble sous le nom générique de "mouches". En gros, c'est tout ce qui te tourne autour. Te saute dessus, tel le criquet bravache qui attaque vaillamment tes chaussures de rando à triple renforcement en espérant stopper ta progression ("noooon, tu passeras pas !!). Se suicide à la mode kamikaze dans tes yeux. Ou tente une invasion de l'intérieur en se lançant dans l'exploration de ta cavité buccale.
En matière de mouches, je pensais avoir tout vu, être titulaire du Chamois d'or de l'endurance au harcèlement "bzzien"... Faut dire que j'ai traîné mes guêtres en Chartreuse et sur le Larzac, les deux K2 de la mouche. Euh... quand je parle de Chartreuse, je pense au massif, pas à la boisson. Forcément, pas de mouches dans la Chartreuse. Quoiqu'on puisse finir par en voir passée une certaine concentration sanguine de ce breuvage (en gros alcool pas loin des 90° aromatisé à toutes les plantes que les moines ont dégoté dans le coin, permettant d'arguer que "non, non, non, c'est pas pour boire, c'est pour se soigner!"). Mais je m'égare...

Donc, je pensais être rompue à l'épreuve diptérique (terme j'me-la-pète-avec-ma-culture pour dire "truc qui vole"). Jusqu'à ma dernière rando autour du Fel, entre Cantal et Aubrac. Même plus la peine de mouliner des bras, tu ne feras que te fatiguer, ou amuser les vaches. Tu dois te résoudre à avancer stoïquement dans ton nuage de nuisibles (défenseur des animaux, ne t'offusque pas tout de suite, je sais que toutes ces bestioles sont très utiles, et nuisibles uniquement pour le brave randonneur, ce qui finalement n'est pas bien grave, mais lui permet de raconter sa vie...^^). 
Et puis ici, la mouche, elle est in-tel-li-gen-te !! Elle se pose (avec ses copines car la mouche aveyronnaise a un esprit grégaire fort développé) sur le brave marcheur (oui, il est toujours brave le marcheur, bon esprit, goût de l'effort et respect de la nature... si y'a pas trop d'animaux sauvages bien sûr) et se fait, l'air de rien, transporter jusqu'à la prochaine crotte, bouse ou reste de bouffe. 

Alors, tu te surprends à avoir de l'indulgence pour cette petite chose si finaude. Et tu lui laisses la primeur de ton festin de crapahuteuse. En l'occurrence, mon premier bentô ! C'est dire si j'ai la main sur le cœur...
Car j'ai attendu d'être loin de tout repère pour me lancer dans le bentô. Enfin... dans la boîte en plastique avec du riz dedans et 2-3 autres trucs pas mauvais. Pas d'éléments kawaï pourtant indispensables dans ce premier-né. Même pas de baguettes. Mais un grand ravissement du marcheur, qui est de toute façon content de découvrir que la gastronomie ambulante ne se limite pas aux jambon sec (ben oui, produits de pays oblige)-beurre et à la barre de céréales. Perso, j'en peux plus de la barre de céréales !!



Bentô de rando


Pour 2 personnes

du riz sushi
des terrines d'aubergines et sauce tomate
des tomates cerises sauce soja et gomasio
des œufs brouillés au lait d'amande

Pour la cuisson du riz sushi, c'est par ici. N'ayant pas de vinaigre de riz sous la main, j'ai utilisé du vinaigre de framboises. C'est aussi très bon avec du vinaigre de cidre.

Les terrines d'aubergines, elles sont par .

La sauce tomate, c'est celle des muffins, à laquelle j'ai ajouté 1 cc d'agar-agar. ça permet de la solidifier et de la transporter plus facilement.

Pour les œufs brouillés, au lieu d'ajouter un peu d'eau pendant la cuisson, j'ai ajouté un demi-verre de lait d'amandes. Et une pincée d'épices.

Reste les tomates cerises.

Pour une dizaine de tomates

des tomates cerises (forcément)
3 cs de sauce soja
3 cs de sucre (roux ou complet)
du gomasio

Dans une casserole, chauffer la sauce soja et le sucre à feu doux. Quand le mélange commence à caraméliser, ajouter les tomates. Continuer la cuisson pendant une dizaine de minutes en remuant fréquemment.
Quand le caramel nappe bien les tomates, arrêter le feu et les tremper dans du gomasio. Les déposer sur du papier alu le temps qu'elles refroidissent.

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3 commentaires

  1. Mais il est très beau ce bento :) et les baguettes, on en voit pas beaucoup dans nos bentos français. Pas facile de manger des haricots avec des baguettes XD
    (et en Asie du sud est - Cambodge, Laos, Birmanie...-, je n'ai pas été embêté par les mouches pendant mes randos en vélo)

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  2. La mouche, toute une psychologie!
    Et le bento! La classe même en pleine nature!

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  3. Estelle : merci :-). Je crois que je vais oser en faire plus souvent.
    Gen : oui, faut toujours garder un certain style ! ^^

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