Un peu de douceur

22:05


Veille de vacances : mon cerveau se liquéfie à vue d'œil, tout prêt à basculer en mode OFF pour 3 semaines. Mais non, non, non, il faut encore tenir. Un peu. Faire au moins semblant. Alors, bien calée dans mon fauteuil, les deux mains délicatement posées sur mon clavier, fixant mon écran droit dans le blanc des yeux, je prends mon air le plus concentré. Et, griotte sur le muffin, je mets en œuvre tout le savoir-faire professionnel accumulé au fil des ans et des enchaînements de réunions interminables en plein après-midi : je dors les yeux ouverts ! Tu crois que je suis là, mais non, suis partie. Ailleurs. Loin. Dans un monde plus doux, duveteux et douillet. Dans mon lit quoi ! Avec une Ode à la flemmardise tranquille qui gazouille dans ma tête.

Même les mots se font désirer. Comme s'ils étaient collés au fond de mon esprit, victimes d'un accès subit de timidité. "Allez quoi, sortez de là bon sang, faut que je nourrisse mon blog moi !!!" 
La bonne nouvelle, c'est que l'inspiration culinaire, elle, est bien active. A ma grande joie, je viens de passer plusieurs soirées à cuisiner jusqu'à pas d'heure (si, si, c'est vrai, j'adore ça, surtout qu'après une bonne séance de step, j'ai une patate pas possible et que je ne peux de toute façon pas dormir avant minuit bien tapé).
Donc, mesure d'urgence : musique qui remue sur les oreilles (depuis que j'ai découvert Mother Mother, j'écoute en boucle, presque au détriment de Muse, c'est dire!) et mise en place d'un objectif clair et précis, finir ce billet avant la pause déj'.

Je crois que je tiens le bon bout. Heureusement, car mon estomac commence à se manifester bruyamment. Mais je ne peux décemment pas te laisser là, juste avant la découverte de la recette du jour, sans parler de Proust. Ce ne serait pas pro du tout. 
Pourquoi, moi qui suis fan de Paul Auster et de Haruki Murakami, je me mets à vouloir parler du célèbre moustachu ? Juste à cause de mes madeleines. Normalement, quand on dit "madeleine" on pense "Proust". C'est automatique, c'est pavlovien, ancré en chacun de nous depuis le collège. Alors oui, je pense aux célèbres madeleines (et pas nécessairement à Proust, because j'ai pas lu). Et surtout aux souvenirs qui peuvent ressurgir comme ça, au détour d'une odeur, d'un goût. Et nous faire remonter le temps en une nanoseconde. Un voyage spatio-temporel de l'émotion, quand la vue de prunes au supermarché me refait penser à maman faisant sa tarte aux reines-claudes. Et que je me brûlais la langue, ne pouvant attendre que les fruits refroidissent.

D'ailleurs, les reines-claudes, elles vont bientôt passer par ici.


Madeleines amandes-chocolat


Pour une trentaine de madeleines

3 œufs
120 g de purée d'amandes
80 g d'amandes en poudre
120 g de tofu soyeux
150 g de farine semi-complète
150 g de sucre roux
1 cc de poudre à lever
5 cs de lait d'amande
chocolat au lait

Bien mélanger le tofu et le lait. Battre les œufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange double de volume. Ajouter la farine et la poudre à lever tamisées. Puis la poudre d'amandes, le mélange tofu-lait et la purée d'amandes. Bien mélanger.
Réserver 1 heure au réfrigérateur.
Pendant ce temps, préchauffer le four à 220°C. 
Répartir la pâte dans les empreintes et y enfoncer un carreau de chocolat.
Cuire environ 6 minutes. Puis, dès que la bosse commence à se former 4 minutes à 180°C.
Si, comme dans mon cas, la bosse ne vient pas :-((, ne pas dépasser les 10 minutes de cuisson.

A la base, il s'agit de la recette de madeleines à la ricotta de Sandra, que j'ai librement adaptée à mes obsessions (tofu, pâte végétale...).
J'ai un four vraiment pas de toute jeunesse, et qui aime bien noircir tout ce que je lui donne à consommer, histoire de marquer son territoire. Donc, mes madeleines sont moches, il faut bien le reconnaître. Mais très bonnes ! C'est l'essentiel, non ?

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7 commentaires

  1. Ben quoi, c'est l'été ! Elles ont pris le soleil tes madeleines ;)

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  2. Ah oui, c'est vrai... les veinardes !! :-)
    Je suis un peu jalouse du coup, parce que moi, pour le moment, je suis plus proche de la plaquette de beurre que du pot de miel...

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  3. Hum ce coeur fondant! Le step ça te réussi dis donc!

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  4. Oui, c'est vrai. ça donne de l'énergie et surtout c'est un bon moyen de laisser de côté tous mes scrupules quand je m'attaque aux madeleines. :-))

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  5. raaaah je rêve de développer cette technique de dormir les yeux ouverts! il faut que tu me donnes ta "recette" parce que je me limite encore a fermé les yeux devant tout le monde (cela ne m'est arrivé qu'une fois, ouf!)

    tout cas, j'imagine que ta recette a du te réveillée parce que cela a été le cas pour moi, elles ont l'air tro' bonn'! (mais tu t en doute, je reste un peu trop tradi' beurre pour mettre de la pate d'amande, il faudra quand même que je m'y lance un jour!)

    +++

    lili

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  6. Ah mais attention, ça ne se délivre pas comme ça la technique du "je dors mais mon chef ne le vois même pas"... ^^
    Puis, il faut bien le reconnaître, quelques fois ça ne marche pas correctement et les paupières tombantes me trahissent.
    Mes madeleines supportent bien le beurre, pas de soucis. Si tu veux avoir le petit goût d'amandes, il suffit d'ajouter de la poudre d'amandes dans la préparation.

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  7. Oh nnon, elles ne sont pas moches, elles sont même très appétissantes ! Je range cette recette dans un coin ! Merci beaucoup...

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